Des touristes versatiles, une neige aléatoire, des infrastructures énergivores… Les sports d’hiver sont dans le brouillard. Mais ce n’est pas aux stations de ski que l’on va apprendre à remonter la pente ! Nombreuses sont ainsi celles qui se réinventent… Non sans l’appui d’une Epl.

Depuis quelques années, les sports d’hiver sont victimes d’une avalanche d’évolutions. Le ski patine, de nouvelles attentes se superposent, les économies de ressources s’imposent et la température menace. Bref, tout le système est sur les carres : « Une économie du 21e siècle doit être pensée, adaptée aux nouveaux usages partagés des espaces publics et privés », pose le maire de Chamrousse, Philippe Cordon.
Du « tout ski » au « all mountain »
En finir avec le « tout ski » s’impose donc. Et si toutes les stations n’ont pas la même technique de virage, nombreuses sont celles à prendre appui sur une Epl, dont la plasticité « répond en tout point aux adaptations nécessaires pour faire de la montagne un vecteur de notre dynamique touristique », affirme Laurent Poupard, qui représente la Fédération des Entreprises publiques locales au Conseil national de la montagne… Ainsi la Société publique locale Haute Maurienne Vanoise Tourisme qu’il préside a-t-elle été créée pour soutenir le regroupement décidé ici « afin d’étendre le territoire pour être plus forts face à la concurrence et mutualiser au maximum toutes les compétences ».
Et au cœur des Hautes-Alpes, c’est aussi à une Spl qu’a été confiée la gestion du nouveau centre de balnéo O’Dycéa, par lequel Le Dévoluy vise un tourisme de montagne « plus doux » : « le bien-être est une activité parfaitement complémentaire – voire alternative – aux loisirs de montagne classiques », s’en explique la maire, Jacqueline Puget. Enfin, l’alpine Chamrousse a fait d’une Sem d’aménagement le bras armé de son ambition : « inventer la station de montagne nouvelle génération, connectée, durable et responsable… Une station multi saisons, multi clients et multi énergies aux nouveaux modes de vie », s’enthousiasme son directeur, Serge Khavessian.
Les Epl en piste !
« Alors qu’un petit tiers des 330 Entreprises publiques locales du tourisme et des loisirs se déploient déjà en montagne (offices de tourisme, remontées mécaniques, hébergement…), 12 nouvelles entités s’y sont encore adjointes en seulement 3 ans », souligne la responsable du département tourisme, culture, loisirs à la Fédération des Epl, Christelle Botz-Mesnil… La preuve, s’il en fallait, de la pertinence dudit accompagnement pour toute station désormais lancée « hors-piste ».
Chamrousse 2020-2030 : la station historique vise à nouveau les sommets
Le ski français y est né, la station de quatrième génération y prend forme. Chamrousse 2030 invente un « hyper lieu » durable et connecté qui démultiplie produits, clientèles et saisons. Un bel exemple de maîtrise « all mountain ».
Pour doper son activité, une station de ski se jette à l’eau
Être ou bien-être ?… Telle n’est plus la question au Dévoluy (Hautes-Alpes) dont l’avenir passe résolument par un nouvel établissement balnéo-ludique. Mission : diversifier l’offre touristique pour slalomer entre les saisons et faire ainsi de la station une destination ouverte 10 mois sur 12.
« Le passage à la Société publique locale nous rend plus fort »
Face à une concurrence accrue, les communes de montagne mutualisent leurs moyens pour satisfaire les attentes touristiques de plus en plus exigeantes. Créée en juin 2017, la Société publique locale (Spl) Haute Maurienne Vanoise, en Savoie, est l’outil de cette démarche volontariste. Entretien avec Laurent Poupard, son président, qui représente par ailleurs la Fédération des Entreprises publiques locales au Conseil national de la montagne.