Après l’électricité et l’automobile, c’est aujourd’hui au tour du numérique de venir révolutionner la ville, dans ses conceptions et ses usages. Inévitablement concernées, les Epl y ont autant à gagner qu’à offrir.

Il y avait les villes lumière, voici les villes intelligentes. Plus connues sous le nom de smart cities, elles prônent – développement durable oblige – une gestion plus efficiente. Bardées de capteurs, ces villes aux infrastructures adaptables se veulent la garantie d’une consommation avisée autant que la promesse d’usages ajustés. Tout y est ainsi « intelligent », depuis l’économie jusqu’à l’administration en passant par la mobilité, l’environnement, et, évidemment, les habitants ! Mais quid, dans ce bel ensemble, des Epl ?
Toutes concernées !
Au cœur de l’aménagement et du développement urbain, elles ne peuvent s’exempter de cette révolution. Soit parce qu’elles évoluent elles-mêmes sur un de ses secteurs clés – eau, énergie, transports – « sans autre voie que de devenir intelligentes », comme l’explique Alain Lebœuf, président de la Sem Vendée Energie, qui expérimente un pilotage en temps réel des ressources.
C’est le cas de la Sem distributrice GEG, avec sa plateforme collaborative de données au service d’une consommation mieux maîtrisée. Soit parce que leurs activités tiennent au développement même de ce numérique sans lequel rien ne serait possible, tel Issymedia qui accompagne ainsi depuis 20 ans la ville d’Issy-les Moulineaux (Hauts-de-Seine) dans sa conquête numérique, notamment à travers le paiement du stationnement par mobile ou le projet Issy Grid lancé dès 2012.
Soit, enfin, parce qu’elles constituent d’extraordinaires leviers de synergies, comme le démontre la Saemes, dont les données sur le stationnement parisien, en open data, ouvrent aux entrepreneurs une mine d’applications possibles.
Les Epl, à la fois outil et garantie
Menés par David Barthe*, état des lieux et vision prospective sont attendus en septembre pour cerner la place des EPL dans le développement des smarts cities. Mais c’est d’ores et déjà une certitude : « en créer les conditions d’émergence s’inscrit non seulement comme une nouvelle mission de nos structures, seules garantes d’une coopération public/privé respectueuse de l’intérêt général ; mais cette obligation constitue aussi, pour elles, une formidable opportunité de valeurs », assure Grégory Mascarau, responsable du département mobilité et environnement à la Fédération des Epl. C’est donc bien une question d’intelligence : vive les smart Epl !
*directeur associé d’Albiste, maître de conférences associé à l’IAE Lyon-Institut Paul-Bocuse.
Grenoble veut rendre l’énergie « intelligente »
La Sem Gaz et électricité de Grenoble (GeG) poursuit un objectif de gestion raisonnée des réseaux d’énergie en responsabilisant techniquement les consommateurs. Une étude atteste que ce chemin vers l’idéal sera long.
Issy-les-Moulineaux, le numérique au service du quotidien des habitants
En pointe dans sa démarche de smart city, Issy fait partie des premières villes numériques de France. Rien n’aurait été possible sans le travail en amont, effectué par sa Sem depuis 20 ans, sur un large socle de services connectés.
Le numérique, levier de croissance pour les parkings
La Société anonyme d’économie mixte d’exploitation du stationnement de la Ville de Paris (Saemes), gestionnaire de 22 600 places en Ile-de-France, a pris conscience de l’enjeu de monter dans le train de la smart mobilité. En s’associant à OpenDataSoft, elle entend devancer les attentes des automobilistes.
« Les Epl sont légitimes pour construire la ville intelligente »
Maître de conférences associé à l’IAE Lyon / Institut Paul-Bocuse, David Barthe est le fondateur et directeur associé d’Albiste, un cabinet de conseil stratégique qui accompagne entreprises privées et publiques sur les mutations liées au digital. À l’initiative de la Fédération des Epl, il a mené une étude afin de voir comment le présent des Epl se conjuguait au futur des smart cities.
« Des Epl intelligentes pour accompagner leurs territoires »
Créée en 2012 par le Syndicat départemental d’énergie et d’équipement de la Vendée (SyDEV) pour construire et exploiter des unités de production d’énergies renouvelables, Vendée énergie est aujourd’hui le premier producteur local d’énergies renouvelables français conduit à 90 % par des collectivités locales. La Sem lorgne sur un nouveau record avec Smart Grid Vendée, modèle majeur de réseaux intelligents capables, en temps réel, de piloter la production, organiser le stockage et maîtriser la consommation. Entretien avec un président de Sem très engagé, Alain Lebœuf, député de la Vendée.